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Présentation historique Timothée

 

Contexte géographique/présentation Timothée : Mike.

« mon véritable enfant dans la foi » expression forte, fils par adoption position importante dans la société. Lui donne autorité, est interprète autorisé pensée de Paul. En plus de ça il est « investi » par des anciens par imposition des mains et prophétie (prière inspirée).

 

Explications historiques :

 

· Fables ou mythologies, généalogies, recherche sans fin, bavardages creux. 1 v 4 à 7. 6v 4-6

-         Récits mythologiques et les généalogies : Références à des pratiques juives et hellénistiques, elles éloignaient de l’essentiel. On essayait de remonter sa filiation jusqu’à un ancêtre fameux. Mythologie grande place dans le monde hellénistique. Etait apprise par les enfants.

-         Recherches sans fin : référence à la pratique juive de recherche du sens (midsrash), recherche très poussée, qui provoquait des discussions sans fin et parfois éloignait de la foi.

-         Bavardages creux : discours abondant, fermé sur lui-même avec prétention à enseigner, sans compétences reconnue.

 

Tendance grecque, mais surtout vise des chrétiens qui voulaient exercer dans l’église des fonctions semblables aux rabbins juifs, avec sans doute un retour à la loi. Dans 1 Timothée 6 v 4 à 6, Paul compare même ces tendances avec une véritable maladie, une dégradation des facultés mentales.

 

· Les références au culte impérial et aux idoles :

Dans l’empire romain et dans le monde grec, l’empereur et rois voulaient des honneurs divins et les avaient souvent. Beaucoup d’adjectifs attribués à Dieu vont volontairement dans le sens inverse.

-         1 v 17 « au roi des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu » Roi des siècles ou immortel incorruptible, référence à la dynastie impériale d’Auguste qui se croyait à l’abri de toute déchéance. Invisible et unique : opposition aux idoles visibles grecques et romaines, qui étaient très nombreuses et étaient tout le temps invoquées dans la société.

-         6 v 15 « Jésus-christ, le roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui dominent (…) qui seul possède l’immortalité » autre traduction roi des rois seigneur des seigneurs. Pointe à peine déguisée pour les rois qui voulaient des honneurs divins

 

· Le bon combat 1 v 19 / 6 v 12 :

Par son enseignement, Timothée s’engage dans une lutte contre des enseignements faux. Il lui est demandé de combattre le bon combat, cad d’avoir les qualités qu’on attendait d’un soldat de l’époque : l’abnégation, accepter les contraintes, les vexations, les blessures, pour son chef ou sa cité.

Même idée 4 v 10, avec toujours le vocabulaire du sport et du combat (qui étaient liés à cette époque) « si nous travaillons et sommes dans l’opprobre » ou « si nous peinons et luttons » avec la même référence au maintien d’un bon enseignement.

 

· Chapitre 2 et 3 : le code de morale domestique.

« que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu » L’apôtre utilise  un genre littéraire de l’époque, le code de morale domestique, qui consistait à définir les responsabilités des membres d’une maison, une « domus ».

L’apôtre utilise ce même procédé littéraire pour donner les responsabilités de chacun dans la maison de Dieu, de façon à ce que tout y fonctionne harmonieusement.

 

· L’évêque, ou épiscope, le surveillant. 3 v 1 à 7

L’ensemble des critères qui sont demandés pour le surveillant sont ceux qui étaient exigés  des personnes qui avaient des postes de responsabilité dans la société. C’était notamment de pouvoir mettre en place des relations humaines sereines.

Le qualificatif de grave ou de sérieux signifie qq à qui on peut faire confiance. Ce devait être une personne de confiance dans l’église et dans la société. Dans la société de l’époque cela signifiait être un citoyen soucieux du bien commun. 

 

· L’exercice corporel 4 v 8

Pour Paul il sert à peu de choses. Pourtant Paul touche là un sujet qui était très important en Grèce. Le sport y est une préparation au combat, notamment collectif. Il est en plus nécessaire pour développer son corps, à la fois sur le plan de la maîtrise et à la fois sur le plan esthétique. Il était important d’avoir un beau corps. Cela permettait de se former le caractère. Le sport était aussi intimement lié au culte des dieux, notamment lors des fêtes religieuses. Enfin il était la recherche de perfection et d’éternité, inatteignable pour les Grecs.

Paul dit donc deux choses :

-         il ne faut pas accorder au corps toute l’importance que lui accorde la société

-         il faut par contre mettre le même type d’attachement pour s’exercer à la piété : ça prépare au combat, notamment collectif, ça permet d’être maître de soi, ça développe la beauté intérieure, ça forme le caractère, ça rapproche de Dieu, ça permet de lui rendre culte et puis surtout, fin du verset ça promet l’éternité. La piété pour les chrétiens permettait d’avoir ce que les Grecs par leur recherche de perfection corporelle et mentale, ne pouvaient avoir.

 

· Les veuves 5 v 8

 « honore les veuves » « si qq n’a pas soin des siens (…), il est pire qu’un incrédule ».

Dans la société grecque, on avait peu de souci pour les veuves. Par contre dans la société romaine on avait un grand respect pour elles et il y avait des lois en leur faveur.

D’où la remarque de Paul disant que si quelqu’un n’honore pas les siens il est pire qu’un incrédule, et il donnait un contre-témoignage grave.

 

· Les témoins 5 v 19

Les accusations doivent se faire avec 2 3 témoins. C’est un rappel de l’AT, nécessaire parce que les Grecs avaient tendance à accuser de façon gratuite sans fournir de preuves et de témoins.

 

· les esclaves 6 v 1-2

Dans la société grecque et romaine, l’esclave ne vaut rien, c’est un instrument animé, qui vaut guère plus qu’un animal. Par contre en devenant chrétien, ils deviennent égaux avec leur maîtres, d’où les exhortations de Paul à les respecter. Paul veille à ce que cela ne déclenche pas une révolution sociale, l’évangile ne devait pas servir à ça, cela aurait attiré le blasphème sur Dieu et son message. Le but n’est pas de se mettre la société à dos.

 

· Les riches 6 v 17-19

Paul demande aux riches de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres. Il dit en substance avec humour, que la vraie richesse c’est de donner, pas de garder.

Le fait de donner de son argent pour le bien était une valeur extrêmement reconnue chez les Grecs et chez les Romains. Cela s’appelait l’évergétisme, les personnes riches prenaient à leur charge une dépense importante dans la cité. Cela rapportait beaucoup de gloire à celui qui le faisait. D’un autre coté l’amour de l’argent était critiqué et considéré comme source de maux.

L’action de donner de la part des riches permettait un donc aussi un bon témoignage dans la société.

 

· Précisions vocabulaire :

-         1 v 15 « les pécheurs, dont moi je suis le premier » en grec, il s’agit du prototype, un prototype de l’opposition à Dieu et de la grâce de Dieu

-         1v 18 « je te confie cette ordonnance » : idée d’héritage confié en dépôt, non pour être dilapidé transmis intégralement à la génération suivante.

-         4 v 7 « fables profanes et de vieilles femmes » c’est une personnage utilisé dans la société et la littérature, notamment chez les polémistes. Aujourd’hui on dirait le personnage de la commère.

-         Quand il est parlé d’anciens, il ne s’agit pas d’âge mais de rôle à jouer. Ce n’est pas non plus un titre honorifique.

-         Un jeu de mot de Paul 6 v 5-6 : il s’oppose à ceux qui font de la piété une source de gain, de profit (s’agit de propagandistes itinérants, de philosophes parcourant l’empire et qui se faisaient de l’argent sur le dos d’auditeurs naïfs), mais précise avec humour que ceux qui ont la piété et s’en contentent, cela est pour eux d’un grand profit.

Ceux qui cherchent le profit au moyen de la piété ont tort, ceux qui se contentent de la piété en tirent profit.

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