WEEB Octobre 2009. La Rochelle

Tite Chapitre 2

 

Ver

Notes

2.1

Mais toi. Interpellation. Contraste. Appel aussi pour nous. 1 Tim 6.11, 2 Tim 3.10, 14, 4.5,

 

 

Annonce : importance de la prédication, du parler, de la transmission. Il faut pour cela un serviteur qui ait le courage de parler.

 

2.2

Message concernant les hommes et les femmes âgées.

 

Un jeune frère pourrait être tenté de s’adresser surtout aux plus jeunes ou aux gens de sa génération, en pleine activité dans la vie, et négliger dans son ministère d’avoir des paroles pour les personnes âgées de l’église. Il est heureux de voir que Paul leur accorde ici la première place.

Ceux qui veulent des églises de jeunes doivent penser qu’un jour ils seront vieux eux-mêmes. Nous avons tous besoin les uns des autres.

 

Sobriété (hommes) et non asservies à beaucoup de vin : il y a un risque pour le jeune d’être attiré par l’alcool, mais il y a aussi un risque pour la personne âgée de laisser filer, de se laisser aller et d’être asservie. Exemple de Noé, exemple de Isaac qui ont manqué de sobriété.

Dignes ou graves (hommes). Comme il convient à de saintes femmes.

Sages (hommes). Enseignant ce qui est bon (femmes).

Sains (hommes) pas médisantes (femmes) : en bonne santé spirituelle et morale, ayant un ancrage solide et stable : la foi, l’amour, la patience.

En contraste une personne âgée pourrait devenir très matérialiste, et perdre le souffle de la foi. Elle pourrait être tournée vers soi et aigrie, perdant l’amour (c’est là qu’intervient la médisance), étant rude et dure et pourrait craindre la mort et les infirmités, n’ayant plus la patience de l’espérance.

 

Quelle beauté morale, et quelle lumière, quand les personnes âgées vivent l’évangile dans le bel équilibre ainsi présenté.

 

 

Le vieux frère risque de s’appuyer sur son expérience.

La sœur âgée peut se laisser aller.

 

 

La médisance, se satisfaire des histoires concernant les autres est un grand danger pour les personnes âgées, mais aussi pour nous-mêmes. Le mot utilisé : diabolos.

 

2.3

Les femmes âgées doivent instruire les jeunes femmes.

Et quelle est la priorité de cet enseignement concernant la maison ? L’amour.

Tout d’abord,  « à aimer leurs maris. »

Priorité aux maris, car le penchant naturel de la jeune femme, c’est de s’occuper de son bébé, d’être remplie de ses enfants au point de négliger le mari, qui risque de chercher son bonheur en dehors de la maison (travail, service chrétien, copains…)

Aimer son mari s’apprend donc. Ce n’est pas si simple et ce n’est pas automatique.

Ensuite : aimer les enfants,  montrer la douceur, la tendresse tout en maintenant la discipline : Prov 13.24 : celui qui épargne la verge hait son fils, mais celui qui l’aime met de la diligence à le discipliner.

 

Être sages, pures, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leur propre mari.

Les soins de la maison peuvent s’élargir avec l’expérience, comme les femmes qui suivaient Jésus et l’assistaient de leurs biens (Luc 8. 1-3) ou comme la femme vertueuse qui « amène son pain de loin, pense à un champ et l’achète » Prov 31. 14, 16

Occupées des soins de la maison mais pas préoccupées comme Marthe.

Bonnes : elle ouvre sa bouche avec sagesse et la loi de la bonté est sur sa langue. Prov 31.26

Soumises à leur propre mari : pas soumises aux hommes en général, mais à leur mari.

La soumission n’implique jamais l’infériorité. Le Christ est soumis à la tête, Dieu. « je veux que vous sachiez que le chef de Christ, c’est Dieu ».

Dans l’entreprise, le fait d’être soumis à son chef, n’implique en rien une infériorité.

 

En lavant les pieds des disciples, le Seigneur a montré que l’exercice de l’autorité a toujours pour but d’édifier les autres, de leur apporter quelque chose, et non de se rendre soi-même important

 

 

Bel exemple de femme âgée enseignant une plus jeune dans les affaires familiales et matrimoniales ? Naomi vis-à-vis de Ruth.

 

Si la responsabilité de l’enseignement est donnée à la personne âgée, c’est au jeune de se rapprocher et de chercher le contact avec l’ancien, comme David avec Samuel, Paul avec Pierre.

 

 

Il y a probablement un signe de discrétion et de bienséance de la part de l’apôtre de ne pas encourager Tite à enseigner directement les jeunes sœurs, mais de passer par les sœurs âgées.

 

 

Contrairement aux épitres aux Ephésiens et Colossiens, où les différents groupes de personnes de l’église sont interpellées, il semble ici plutôt que ce soit Tite qui soit interpellé à aider ces différentes personnes à vivre à la hauteur de leur appel et en accord avec celui-ci.

 

 

Pour que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée : le fonctionnement d’un couple et d’une famille est un grand témoignage qui confirme et honore la parole de Dieu. Si les choses vont à l’envers, la parole risque d’être blasphémée.

 

2.6-8

Le fait que Tite doive être un modèle pour les jeunes frères nous donne une indication sur son âge.

Importance de l’exemplarité de Tite vis-à-vis des jeunes frères.

Nous savons par Paul que Tite était un homme fidèle, auquel le service de la collecte avait été confié (2 cor 12.18), secondé par un frère, comme il se doit dans les affaires d’argent.

Sagesse pour les jeunes-gens, déjà pour les vieillards, pour les jeunes femmes.

 

Sobriété pour le jeune : alcool, sûrement, et toute autre type d’addiction, mais aussi la sobriété par rapport aux projets, aux méthodes, aux réformes.

 

Enseignement sain, pur. Le mot sain revient 3 fois dans ce paragraphe, 2 fois pour l’enseignement ou la parole, 1 fois pour les vieillards, sains dans la foi.

Tout ordre dans l’église doit se fonder sur la saine doctrine de la parole et non sur des idées humaines ou des traditions.

 

Qu’est-ce qu’un corps sain ? Un corps qui fonctionne dans chacune de ses parties et qui conserve l’équilibre : un sain enseignement est équilibré et s’articule sur toute la bible.

 

2.8

Il y a de l’opposition. Elle ne doit pas avoir de prise sur nous. Ce n’est pas nous qui attaquons les opposants, c’est eux qui sont confus en constatant notre sain enseignement.

« rien à dire de nous ». Paul est solidaire de son frère et se sent uni à lui, même s’il y a des critiques.

 

 

Le prédicateur est particulièrement observé : sa sincérité, son authenticité seront toujours mises à l’épreuve.

 

2.9

L’enseignement se manifeste par des œuvres, par une vie pratique dans le monde.

1. soumission

2. complaire en toute chose

3. pas contredisant

4. ne détournant rien

Dans la relation professionnelle, notre première responsabilité de témoins, c’est d’être soumis à nos supérieurs hiérarchiques et de leur donner toute satisfaction.

Au travail, même si une parole, une allusion peut avoir sa place, nous ne sommes pas payés pour prêcher, pour évangéliser nos collègues et nos patrons. En revanche, par un esprit de soumission et non de contestation, nous ornons le sain enseignement.

Pensons au Seigneur Jésus qui s’est étonné en entendant le Centurion de Capernaüm (Mat. 8.10). « Car moi je suis un homme placé sous l’autorité d’un autre, ayant des soldats sous mes ordres. »

 

En donnant toute satisfaction à notre hiérarchie, nous n’avons pas une attitude carriériste ou hypocrite. « ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur. Quoique vous fassiez, faites-le de cœur comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense. » Col 3.24

 

2.10

Non contredisant : l’esprit de contestation est très répandu et facilement à l’égard de la hiérarchie ou des autorités. Attention à ne pas se laisser entrainer.

 

Qu’ils ne détournent rien. Il est facile d’être tenté de petits détournements, de petites fraudes dans le monde du travail, parce que le contrôle n’est pas toujours très efficace.

 

 

Afin qu’ils ornent l’enseignement. A l’école primaire, on demande aux enfants de décorer une poésie, mode d’expression artistique, qui témoigne de ce qu’ils ont compris de la poésie et ce qui les a touchés.

Sommes-nous touchés par le bon enseignement ? L’avons-nous compris ? Nos vies sont-elles des illustrations en couleur et en relief de cet enseignement ?

 

Les serviteurs de Salomon « ornaient » la maison de celui-ci. La reine de Sheba n’avait plus d’esprit en elle !

 

 

La belle pensée de l’ornement de l’enseignement de notre Dieu sauveur, est confiée aux esclaves, dont il est plus souvent parlé dans la bible que des gens haut placés. Nous sommes tous des esclaves du Christ.

 

 

A tous égards : la barre est haute !

 

 

5 : pour que la parole ne soit pas blasphémée

8 : n’ayant rien de mal à dire de nous

10 : afin qu’ils ornent l’enseignement

 

Le regard de l’incroyant sur le croyant est à prendre en considération. C’est ce que Paul dit en 1 Cor 10.32.33 Ne devenez une cause d’achoppement ni pour les Juifs, ni pour les Grecs, ni pour l’assemblée de Dieu ; comme moi aussi je m’efforce de plaire à tous en toutes choses.

 

2.11

Verset résumé : la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes.

Quelle déclaration ! On pense à Jean 1.14 la parole devint chair et habita au milieu de nous et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du père, pleine de grâce et de vérité.

La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ.

Luc 2.30 : mes yeux ont vu ton salut.

Luc 3.6 : toute chair verra le salut de Dieu

 

Chap. 1.3 : le commandement de notre Dieu Sauveur

Chap 2.10 : l’enseignement de notre Dieu Sauveur

Chap 2.11 : la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue

Chap 3. 4 : la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus

 

Dieu est le Dieu qui donne : la grâce de Dieu apporte le salut.

 

Notons qu’il n’est pas dit que la grâce apporte le salut à tous les hommes, comme si la notion de salut universel était contenue ici. L’offre est faite à tous, en ce que la grâce est apparue à tous les hommes.

 

Progression : la grâce, le salut, l’instruction, la vie chrétienne, l’espérance.

 

2.11

La grâce de Dieu apparue, est aussi le moteur, la source de tout le comportement moral décrit ci-dessus. Sans cette source secrète, les mots employés plus haut pourraient provenir des catalogues de bonne morale hellénistiques.

 

2.11

Souvent, dans les grandes épitres, l’exposé pratique suit le fondement doctrinal. Ici, il semble que ce soit l’inverse (comme dans les manuels de cours américains) : on commence par la pratique (1-10) puis on reparle du fondement doctrinal qui est dessous. Dans tous les cas, c’est bien des deux aspects dont nous avons besoin.

2.11-14

La grâce est une personne. Elle enseigne et poursuit plusieurs buts pédagogiques. Le mot enseignement, est celui de l’enseignement des enfants paideuo plutôt que didasko dans le reste de l’épitre :

Seul le croyant sauvé est enseignable par la grâce, mais quel bonheur d’avoir la grâce comme instituteur !

 

- une vraie conversion qui tourne le dos à la vie passée (le passé)

- une vie sobre, juste et pieuse (le présent)

- une vie marquée par l’espérance (l’avenir)

- une vie de contemplation et d’appartenance à celui qui s’est donné pour nous (le présent)

- une vie d’œuvres bonnes (le présent)

La doctrine de la grâce, si précieuse et si belle, conduit donc à tous ces aspects de la vie.

 

 

Impiété et convoitises mondaines : n’est-ce pas le résumé simple de la vie de beaucoup de nos collègues, camarades, contemporains. Une vie sans Dieu, remplie par le monde.

A quoi ressemblent certaines de nos journées, de nos soirées, de nos vacances ?

 

2.12

On retrouve le principe que le sain enseignement nous nourrit pour la vie quotidienne (comme l’esclave chez son maître). Ici, c’est dans le présent siècle.

Sobrement : de la mesure en toutes choses. Prendre les choses de la terre comme des choses naturelles, mais sans exagérer. Comme les soldats de Gédéon qui buvaient en prenant l’eau dans leur main et la portaient à leur bouche.

Justement : à l’égard des hommes et de Dieu. Vie dans la lumière.

Pieusement : vie de relation avec Dieu.

Attendant : l’espérance chrétienne est une partie essentielle de la vie. Nous n’attendons pas la mort, ni la notre ni celle de nos proches. Nous attendons le Seigneur Jésus.

La bienheureuse espérance : le retour du Seigneur dans la nuée pour chercher les siens.

L’apparition de la gloire : son retour en gloire avec tous ses saints (1 Thes. 3.13)

 

Après l’apparition de la grâce, c’est l’apparition de la gloire que nous attendons.

 

L’espérance du retour de Christ et de sa gloire doit influencer notre vie entière. N’est-ce pas le sens du Notre Père qui commence chaque jour avec : que ton règne vienne.

Si nous avons raison d’attendre le Seigneur Jésus pour nous enlever, il est essentiel de l’attendre aussi dans sa gloire et son règne.

 

2.13

Grand Dieu et sauveur Jésus Christ : divinité du Seigneur clairement affirmée.

 

2.14

Tite 2.14 : Notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ qui s’est donné lui-même pour nous.

1 Tim 2.6 : L’homme Christ Jésus s’est donné lui-même en rançon pour tous

Gal 1.4 : notre Seigneur Jésus-Christ qui s’est donné lui-même pour nos péchés.

Gal 2.20 : Le fils de Dieu m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi

1 Cor 1.3 : Christ est mort pour nos péchés, selon l’écriture.

Gal 3.13 : Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi

Je 11.52 : Jésus allait rassembler en un les enfants de Dieu dispersés

1 Pierr 3.18 : Christ a souffert une fois pour les péchés afin qu’il nous amenât à Dieu.

2 Cor 5.15 : Il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité.

Eph 5.25 : le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle.

 

Il nous rachète de toute iniquité : le problème du péché est réglé.

Il purifie, pour lui-même un peuple qui lui appartienne en propre : on retrouve l’importance de la relation, de l’intimité. Il y a aussi l’assurance du salut. Qui pourrait nous retirer de Christ, si nous sommes pour lui-même, si nous lui appartenons en propre.

 

Il rachète de toute iniquité : le bain (Je 13.10)

Il purifie pour lui-même un peuple acquis : le bassin (Je 13.5)

 

Il rachète : celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. (Je 6.54)

Il purifie : celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. (Je 6.56)

 

Zélé pour les bonnes œuvres : on retrouve les conséquences pratiques, visibles, d’une relation avec Jésus

 

Y a-t-il une autre source pour les bonnes œuvres que la grâce du Seigneur Jésus ? Nous pensons à la femme adultère présentée à Jésus. Dans une infinie délicatesse il lui dit : moi non plus, je ne te condamne pas, va et dorénavant ne pèche plus. La force de ne pas pécher est dans la grâce de Christ. La même force nous conduit dans les bonnes œuvres.

 

Ce n’est pas de prêcher les bonnes œuvres qui nous y pousse, c’est de prêcher Christ et sa grâce.

 

2.15

Le chapitre se termine sur le mot du début : annonce tout cela.

Exhorte (positif) et reprends (négatif)

Avec toute autorité. Que personne ne te méprise : Tite ne devait pas craindre d’affirmer son autorité. S’il remarquait des réactions méprisantes, il ne devait pas en rester là, mais avec assurance, assertiveness, établir les choses de façon claire, sans être blessant, mais sans non plus tout se laisser dire.

 

Conclusion

Une belle photo du ministère de la parole : un jeune frère ne doit pas craindre de parler, d’annoncer un enseignement pur, tout en montrant l’exemple. La saine doctrine, déjà recommandée à Timothée (1.10 ; 4.6) conduit chez Tite au sain comportement.

Son public : les vieillards, les sœurs âgées, les jeunes sœurs, les jeunes frères, les esclaves, tous les membres de l’église qui se retrouvent dans le présent siècle et qui sont tous comme des petites lumières de sobriété (d’autres priorités), de justice (d’autres valeurs), de piété (une autre relation), d’attente (une autre espérance).