Prendre le relais et Passer le
témoin Atelier
WEEB 14 –novembre 2008
Qui
est concerné ? Que transmettre ? Quels liens entre formation et
transmission ? Que signifie passer le témoin dans la perspective du
service chrétien ? Comment le faire ?
La transmission du témoin : qui doit
s’en charger ?
- tous les chrétiens puisque tous sont appelés
à servir. Toutefois, les bergers, les enseignants et les anciens paraissent plus
particulièrement investis de cette tâche
(Éph 4.12, 1 Tim 4 et 1 Pi 5).
La transmission du témoin : dans
quelle perspective ?
-préparer ceux qui formeront et serviront l’Église
de demain..
-trois niveaux distincts pour l’édification
harmonieuse du corps de Christ : exemple de Paul
-
il annonçait l’Évangile pour que de
nouvelles personnes soient sauvées (Col 1.23, 1 Thes
1.5-10) ;
-
il se préoccupait de la croissance spirituelle
des enfants de Dieu vers la maturité (Éph 4.13-14,
Col 1.28-29, 2 Tim 3.17) ;
-
il s’attachait à préparer, à équiper pratiquement ces croyants.
(Éph 4.11-12 ;
1 Tim 4.13 ; 2 Tim 2. 4-17).
La transmission du témoin : oui, mais quel témoin ?
des choses que l’on a
reçues et dont on est pleinement convaincu (cf.
2 Tim 1.13-14 ; 3.14 ; 2 Pi 1.12).
le modèle biblique –
un programme complet qui concerne l’intelligence, le cœur et la
pratique :
1) Savoir : des connaissances objectives, fondées sur la Parole de Dieu (1 Tim 4.6 ; 2 Tim 3.15-16 ; 2 Pi
1.16-21).
Le socle des savoirs à transmettre est la
doctrine des apôtres :
o
l’Évangile, puissance
de Dieu pour le salut (1 Tim 1.11-17 ; 2 Tim 1.8-9 ; 1 Pi 1.3-21) ;
o
Jésus-Christ, Fils
de Dieu manifesté en chair, Seigneur et Sauveur (1 Tim 3.16 ; 2 Pi 1.3, 16-17 ; 3.18) ;
o
l’Assemblée (église) du Dieu vivant, maison de Dieu
(Act 20 ; 1 Tim 3.15).
2) Savoir-être :
la connaissance du coeur, pas seulement intellectuelle, mais subjective,
expérimentale, liée à une piété personnelle exigeante qui forme, transforme,
fortifie par l’attachement à Christ ; qui aide à revêtir le caractère de
serviteurs par une transformation intérieure continue (Rom 12. 1-3 ; 1 Tim
4.7-16 ; 2 Tim 3.16 ; 2 Pi 1.5-11).
3) Savoir-faire :
la connaissance n’est acquise que si elle est mise en pratique et peut être
transmise. Comment préparer chacun selon le don ou le service reçu, selon ses
aptitudes ? N’est-il pas nécessaire de personnaliser la formation différemment
pour celui qui veut faire l’œuvre d’un évangéliste, pour celui qui aime la
collaboration technique, ou pour ces autres qui se destinent à l’enseignement
des enfants, ou aux soins pastoraux ? 2 Tim 1.2 ; 2 Pi 1.8).
La transmission du témoin : quand et
comment ?
-Recevoir
le témoin requiert des compétences pratiques.
-Compétences
développées peu à peu dans la proximité
d’un serviteur, tuteur ou coach ; celui-ci enseigne,
donne l’exemple et accompagne la prise de responsabilités progressives.
-entraîner
à l’autonomie le disciple du Seigneur jusqu’à ce qu’il devienne capable de porter le témoin et d’instruire à
son tour.
Plusieurs
exemples de la Bible :
a)
Josué apprit et servit longtemps dans la proximité immédiate
de Moïse (Ex 33.11) ; très tôt appelé à une responsabilité
significative (Ex 17.8-16). Il apprit de
ses propres erreurs (Nom 11.24-29). mis
à l’épreuve, (Nom 13 et 14). Il était
dès lors successeur potentiel de Moïse, mais allait servir loyalement à ses côtés trente-huit ans encore
(Deut 31-34).
b)
Elisée et les fils des prophètes (2 Rois 2-9)
c)
Les leçons du Seigneur à ses disciples dans l’Évangile de Marc sont un
modèle : « Il appela à lui ceux qu’il voulait… Il les établit pour être avec lui et les
envoyer. » (Marc 3.13-14 ; Jean 15.16) Il les envoie avec
une mission et des ressources (Marc 6.7-13). les invite auprès de
lui pour un temps de compte rendu et de repos (6.30-32). Puis il leur confie à
nouveau des responsabilités (6.34-44). les met à l’épreuve dans la tempête (6.45-52) ;
puis sans désespérer d’eux, il continue à les solliciter (8.1-9). Au moment de les laisser poursuivre sa
mission, il les prend avec lui, pour un séminaire exceptionnel
de transmission (Jean 13-17).
d)
La relation de
Paul avec Timothée, son enfant dans
la foi, confirme la démarche biblique de transmission. L’apôtre est à l’origine
de sa conversion (env. 46-48 ap J.-C.). Assuré par
l’église locale de l’engagement authentique de Timothée, Paul en fait son compagnon
de voyage (env. 50-52 ; Act 16.1-2 ; 17). Tout
au long de son ministère, l’apôtre entretiendra avec lui une relation de
communion particulièrement féconde. En même temps, il lui confiera des
responsabilités de plus en plus importantes :
o
à Thessalonique,
pour affermir et encourager l’assemblée dans l’épreuve (env. 51 ap J.-C., 1 Thes 3) ;
o
à Corinthe,
pour enseigner et corriger des erreurs (env. 55-56 ap
J.-C., 1 Cor 4.17) ;
o
à Éphèse, pour
conduire, édifier, enseigner (env. 63-64,
1 Tim 1.3-4 ; 3 ; 5) ;
o
à Rome pour
consoler et accompagner Paul lui-même (66 ap J.-C., 2
Tim 4.9-13).
La transmission du témoin : comment
la faciliter ?
L’appel,
le service sont l’œuvre de Dieu, et une
expérience cachée entre le serviteur et son Maître (Jean 15.5 ; 16 ;
1 Cor 4.1-5). Mais parallèlement à cette préparation, qu’est-ce qui peut favoriser concrètement le
passage du relais ?
-
Une transmission progressive
-une prise de responsabilité partagée et
progressive. ne pas attendre de passer
de presque rien à presque tout
-Penser
la transmission en fonction de celui qui
reçoit le témoin plus que de celui qui transmet. .
-
Une transmission confiante
-ne pas considérer les jeunes avec crainte, ou avec un
quelconque mépris, avec condescendance (1 Cor 16.11 ; 1 Tim 4.12).
-établir
très tôt la confiance.
-
protéger, aider à grandir dans la foi et
à devenir partie prenante dans le service.
-
Une transmission empreinte de discernement
- le relais se transmet,
davantage qu’il ne se prend,
- responsabilité de bien
connaître le troupeau (Pr 27.23), de discerner les dons reçus, la foi,
l’engagement des plus jeunes
- susciter, encourager,
informer, peut-être de désigner ou d’inviter à partager précisément tel ou tel service.
- ne pas faire précocement pression
sur qui que ce soit.
Une transmission doublée d’une mission
- des missions précises (cf Paul et ses compagnons ; 1 Timothée , Tite véritables cahiers des charges pour la conduite
locale.
-informer les bénéficiaires
de la mission afin de protéger ses collaborateurs (1 Cor 16.10-12).
-
Une transmission dans l’unité de l’Esprit
-maintenir les liens noués
avec ceux qui poursuivent le ministère.
-intercéder, compléter la formation commencée, rester concernés, solidaires, soutenir moralement et rester disponibles
Cf 2 Pierre et 2 Tim)
-une transmission sans tyrannie qui respecte la
liberté
-respecter le lien primordial
entre le serviteur et son Maître divin. Ce qui est transmis est un travail pour
Dieu, pas un fond de commerce ou une entreprise personnelle.
- laisser place à l’initiative
. accepter une vision différente de la sienne (1 Cor
16.12).
-éviter toute tentation de contrôle ou de reprise en main.
- la
transmission ou passer le relais est partie intégrante du travail d’un
serviteur
Pas un moment unique, pas un seul relayeur ( à combien
de compagnons Paul a-t-il transmis le relais ?)
Pistes de réflexion
- ces points
correspondent-ils à la réalité ?
-quels sont les obstacles
rencontrés dans la réalité ?
- vous sentez vous préparés
pour le relais ?
-ceux qui transmettent
laissent-ils de la place ?
-comment faire en
pratique ? Quelles idées, propositions ?
Bernard Sautel pour Weeb 14