Epîtres de 2 Jean & 3 Jean

L’AMOUR, en VÉRITÉ

WEEB 12, octobre 2007, Surgères

Etienne LAÜGT

 

 

Introduction aux deux épîtres

 

Auteur :

Bien que l'auteur de ces épîtres ne donne pas son nom, la langue ressemble tellement à celle de Jean l'apôtre, qu'on suppose que c'est lui qui a écrit les trois.

 

 

Contexte historique :

À l’époque où l'apôtre Jean a écrit son épître, la communication était très efficace dans l’Empire romain. Elle n’était certes pas aussi efficace qu’aujourd’hui, mais elle connaissait tout de même une situation qui était jusqu’alors inégalée dans l’histoire de l’humanité. Les gens communiquaient à l’aide de messagers équestres, ces derniers pouvant emprunter assez librement les routes de l’Empire grâce à leur grande sûreté, assurée par les légions romaines.

 

Les chrétiens voyageaient aussi, pour diverses raisons : le commerce, la famille, le travail, la mission chrétienne, etc. Ils devaient, par conséquent, trouver des hébergements. Mais où aller ? Le confort des hôtels modernes n’existait pas, en ce temps-là. Dans les auberges antiques ? Elles étaient souvent malpropres et tenues par des gens aux mœurs plutôt douteuses…

 

En conséquence, il était normal que les chrétiens en déplacement reçoivent l’hospitalité des membres des Églises locales. Certaines traces dans le Nouveau Testament attestent nettement la pratique de cette coutume à l’époque de l’Église primitive (voir Act. 16. 5 ; 17. 7 ; Rom. 16. 23 ; Act. 21. 8, 16).

 

Par contre, cette coutume de pratiquer l’hospitalité envers les chrétiens voyageurs entraînait des abus. Il y avait des charlatans, des faux prophètes et des faux docteurs, qui se présentaient comme des chrétiens et qui désiraient également obtenir l’hospitalité de la part des Églises locales. Cette situation ne manquait pas de donner lieu à une question pratique : devait-on aussi accorder l’hospitalité à de tels individus ?

-          Dans sa deuxième épître, Jean donne des instructions concernant ceux à qui l’Église doit interdire l’hospitalité : les faux prophètes et les faux docteurs.

-          Dans sa troisième épître, il donne l’exemple de Gaïus, qui pratique une hospitalité remarquable envers les serviteurs de Dieu.

 

 

 

 

 

Comparaison entre les deux épîtres

 

Beaucoup de points de ressemblances : on les a appelées les « sœurs jumelles ». D’ailleurs, en grec, elles ont exactement le même nombre de lignes, que l’on pouvait aisément placer sur une feuille de papyrus « standard » (20x25 cm, presque notre A4 moderne !).

 

Epître

2 Jean

3 Jean

 

 

 

Titre 1

L'amour dans la vérité

La vérité dans l'amour

Titre 2

La fermeté dans l’amour

La tendresse de l’amour

Thème

Ne pas recevoir les séducteurs

Recevoir les serviteurs

Destinataire

Une sœur, la dame élue

Un frère, Gaïus, le bien-aimé

Mot-clé 1

Vérité (5 x)

Vérité (6 x)

Mot-clé 2

Amour, aimer (4 x)

Bien-aimé (4 x)

Mot-clé 3

Marcher (3 x)

Marcher (2 x)

Mot-clé 4

Recevoir (1)

Recevoir (5 x)

Mot-clé 5

Commandement (4 x)

Témoignage (5 x)

Bouquet final !

Parler de vive voix

Parler de vive voix

 

 

Autre point commun aux deux épîtres : l’apôtre commence par relever le témoignage positif de ses destinataires… Ayons ce « réflexe-là » entre nous !

 

 

Plan des deux épîtres

 

 

Quatre grandes sections peuvent diviser la deuxième épître :

 

1°) v. 1-3 : Adresse et bénédiction

2°) v. 4-6 : Marcher dans la vérité et l’amour

3°) v. 7-11 : Halte aux séducteurs !

4°) v. 12-13 : Un besoin de vraie communion.

 

Quatre grandes sections peuvent diviser la troisième épître :

 

1°) v. 1-4 : Gaïus, un chrétien qui fait envie !

2°) v. 5-10 : Cœur ouvert ou fermé ?

3°) v. 11-12 : Démétrius, un homme de Dieu

4°) v. 13-15 : Une envie de rencontre et salutations finales.

 

 

 

 

 

2 JEAN

 

1 – Adresse et bénédiction (v. 1-3)

 

- v. 1 : Une mystérieuse destinatrice : « la dame élue »

 

Jean se présente comme « l’ancien », avec toute son autorité morale. Il ne dit pas « vieillard » comme Paul (Phm v. 9), bien qu’il ait sans doute alors au moins 80 ans. On peut être un « ancien »… sans attendre un âge canonique !

Il s’adresse à la « dame élue » qui est soit :

ð      Une sœur appelée « Electa » (élue, en Grec), mais ce prénom semble rare… L’hypothèse fut faite que ce serait Marthe de Béthanie, car le grec « kyria » (= « dame », ici) correspond à l’hébreu « Marthe ».

ð      Symboliquement, une assemblée locale avec ceux qui la composent, appelés « ses enfants ».

ð      Plus simplement, une sœur chrétienne, dont le mari n’est pas nommé. Peut-être est-il décédé ? Dans ce cas, c’est une maison éprouvée.

Ce qui confirme cette dernière hypothèse, c’est :

-          La convenance dans l’amour (1 Cor. 13. 5) que l’apôtre emploie aussitôt : « que j’aime… non pas moi seul… ». 3 Jean v. 1, adressé à un frère, est plus « direct ».

-          Le motif de cette épître : le v. 10, sans doute. Or, les sœurs et les jeunes sont sans doute plus vulnérables aux attaques de Satan déguisé en ange de lumière (voir Eve en 1 Tim. 2. 14). Dans ce cas, c’est la seule épître écrite à une sœur… : et à ce titre, il s’adresse tout particulièrement aux mères chrétiennes.

Son amour pour elle est « dans la vérité », c’est-à-dire sans hypocrisie : cherchons à nous aimer de cette façon-là !

 

- v. 2 : Qu’est-ce que la vérité ?

 

C’est la question que posa Pilate à Jésus - sans attendre la réponse… La vérité, c’est :

-          Jésus : Jean 14. 6

-          Le Saint-Esprit : 1 Jean 5. 7

-          La Parole de Dieu : Jean 17.17

Quel bonheur, nous les possédons tous les trois ! La vérité donc «demeure en nous et sera avec nous à jamais ». Vivons mieux dans cette réalité-là !

 

- v.3 : Formule de politesse ou …. ?

 

L’indicatif de ce verset indique une certitude, une promesse… et non un souhait, une prière, comme on peut le trouver ailleurs.

« La grâce, la miséricorde et la paix seront avec vous » ou « nous » (selon l’original). Ces paroles sonnent vraies, on est loin d’une banale (et hypocrite) formule de politesse !

De plus, c’est le Père et le « Fils du Père » (seule mention dans la Bible) qui nous assurent ces merveilleuses bénédictions…   

2 – Marcher dans la vérité et dans l’amour (v. 4-6)

 

Aux yeux de l’apôtre, les fondements du christianisme tiennent en 3 points : adhésion à la vérité, amour et obéissance (vv. 4-6).

 

- v.4 : Marcher dans la vérité

 

L’apôtre a une joie personnelle ici (il en aura une autre, partagée au v. 12) : c’est de voir marcher dans la vérité « quelques-uns de  » (donc pas tous !) des enfants de cette sœur (idem en 3 Jean 4).

La vérité ne doit pas être seulement crue… mais vécue !

C’est d’ailleurs un commandement reçu de Dieu.

Mais la vérité est indissociable de l’amour, comme les deux rames de la barque…

 

- v.5 : Marcher dans l’amour

 

Ce verset est comme un résumé de la 1ère épître. Il dit en substance ceci : l’amour et l’obéissance envers Dieu sont toujours liés avec l’amour par rapport aux autres.

Ce commandement n’est pas nouveau, le Seigneur l’avait déjà donné : Jean 13. 34 ; 1 Jean 3. 23.

L’amour n’est pas : « Que vais-je recevoir de cette personne ? », mais bien : « Que vais-je faire pour cette personne ? » !

 

- v.6 : Marcher dans ses commandements

 

Jean définit ici l’amour, non comme un sentiment ou une émotion, mais comme l’obéissance aux commandements de Dieu…

Aimer Christ, c’est aimer ses commandements : Jean 14. 15, 21, 23. Ce n’est pas tout de connaître ce commandement, il faut y marcher (comp. avec 1 Jean 3. 18).

Si nous sommes fondés dans la vérité et dans l’amour, alors nous pourrons mieux résister - et dépister ! – les séducteurs (thème suivant).

Après sa joie (v. 4), ses exhortations (v.5-6), il y a maintenant les avertissements de l’apôtre (v. 7-11), avant son espérance (v. 12).

 

3 – Halte aux séducteurs ! (v. 7-11)

 

- v.7 : Comment les démasquer, 1er indice ?

 

D’abord, prenons conscience qu’ils sont nombreux : il y en a « beaucoup »… et ce n’est pas parce que nous vivons dans un milieu plutôt privilégié qu’il nous faut oublier cela !

La question-test à leur poser pour les démasquer est celle-ci : « Est-ce que, pour vous, Dieu est réellement devenu homme dans la personne de Jésus-Christ ? »

Car les séducteurs reconnaissent peut-être Jésus comme un homme de bien, mais refusent de confesser qu’il existait avant de devenir chair (1 Jean 4. 2). Refuser cette existence éternelle, c’est en fait nier qu’il est une Personne Divine. C’est, par conséquent, être appelé ici « le séducteur et l’Antichrist ».

D’ailleurs, parfois, ces séducteurs sont d’excellents orateurs ! Leur séduction n’en est que plus efficace. Voir Eph. 4. 14b.  

 

- v.8 : Prenons garde !

 

« Prenez garde à vous-mêmes » : Pierre (2 Pi. 3. 17) et Paul (Act. 20. 28-29) disaient la même chose. Ecoutons la voix de ces trois grands apôtres et non celle des imposteurs !

L’encouragement du serviteur, c’est de recevoir la récompense du Maître (même s’il ne travaille pas pour cela) : c’est ce que Jean appelle ici le « plein salaire ».

 

- v.9 : Comment les démasquer, 2ème indice !

 

Celui dont il est dit ici qu’il « entraîne plus avant »… amène trop avant, c’est-à-dire qu’il ne demeure pas dans ce qui est « dès le commencement » (v. 6)

L’autre indice important pour démasquer le séducteur, c’est qu’il « ne demeure pas dans la doctrine du Christ ». Il peut être très zélé dans les activités chrétiennes sur la forme, mais, sur le fond il a abandonné la bonne doctrine.

=> Cette « doctrine du Christ » est ici probablement l’ensemble des enseignements que Christ a donné lui-même… mais aussi tout ce que la Bible nous enseigne à son sujet.

Le séducteur est donc un homme qui fait de la propagande anti-chrétienne, car la nature même de la Personne de Jésus-Christ est remise en cause ! Ces vérités fondamentales ne sauraient varier au gré des dernières tendances philosophiques ni même théologiques à la mode !

Il ne s’agit pas ici d’un enseignement secondaire mal compris (nous avons tous beaucoup à apprendre !). N’appelons donc pas « fausse doctrine » une erreur sur un point de détail de la Bible, ni une interprétation un peu « personnelle » (et parfois peu durable) d’un passage… ni surtout une pratique quelque peu différente (par ex. dans le déroulement des réunions, l’habillement…). Attention donc de ne pas crier trop vite « au loup », sous peine de ne plus être cru !

 

- v.10-11 : Conduite à tenir

 

            Notons à nouveau : il s’agit ici d’un non-chrétien qui « vient à nous », donc venant d’en dehors de la vraie famille de Dieu….

-          « Ne le recevez pas dans votre maison » : cela ne suffit pas de discuter, de contre-argumenter, d’exprimer son désaccord, encore moins de chercher à voir ce qui est bon, voire d’ignorer le faux-docteur… Il faut le fuir comme la peste ! Les brebis du bon berger, non seulement ne suivent pas un étranger, mais « elles s’enfuiront loin de lui » (Jean 10. 5). Ne le recevons pas dans nos maisons… même par ses livres ! Le devoir d’hospitalité doit s’exercer avec discernement (lire Rom. 12. 13). Accorder l’hospitalité à de tels antichrists, c’est cautionner leurs enseignements…

-          « Ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises » : dans le cas d’un mal doctrinal grave, aucune démonstration d’accueil, de joie ne doit être donnée. La fermeté doit alors être inébranlable !

Par contraste, combien seront différentes les salutations du dernier verset, dans la liberté de l’amour !

            Cette deuxième épître s’oppose ainsi directement aux fréquents appels à l’œcuménisme et à réunification générale des chrétiens. L’amour et la vérité sont inséparables : la vérité doit toujours diriger la façon d’exercer l’amour (Eph. 4. 15), et l’amour doit résister à l’épreuve de la vérité. Ainsi, la vérité doit exister avant que l’amour ne puisse cimenter l’unité, puisque la vérité est la source de l’amour (1 Pi. 1. 22). Sinon, nous versons dans un sentimentalisme superficiel.

           

 

4 – Un besoin de vraie communion (v. 12-13)

 

- v.12 : Se voir, c’est tellement mieux !

 

L’apôtre déclare avoir « beaucoup à vous écrire », mais… il ne le fait pas ! Limitons nos écrits ! Ce qui rendait nécessaire et urgent cette lettre, c’était d’alerter la dame élue sur les séducteurs…

Il préfère plutôt aller les voir : il vaut souvent mieux se parler (sujet d’un atelier !) « de vive voix, afin que notre joie soit complète » (ou « accomplie »), expression que l’on trouve 7 fois dans la Bible.

 

- v.13 : Salutation finale

 

La salutation finale est laconique : « les enfants de ta sœur élue ». Sont-ils ses propres enfants, ou symboliquement, les chrétiens d’une autre assemblée locale ?

Peu importe : l’essentiel ici, c’est bien la valeur des relations fraternelles entre les familles chrétiennes.

 

3 JEAN

 

1 – Gaïus,un chrétien qui fait envie… (v. 1-4)

 

- v. 1 : Une belle adresse

 

« L’ancien » s’adresse ici à un croyant humble, sans don particulier, mais avec beaucoup d’amour : par conséquence, à son tour, Gaïus est aimé. Son nom signifie « joyeux ». Un chrétien joyeux, qui aime, et qui est aimé, ne nous fait-il pas envie ?

Jean n’a pas de honte à lui déclarer tout son amour, même en étant redondant :  « Gaïus, le bien-aimé, que j’aime dans la vérité. » Sachons aussi nous exprimer les uns les autres un tel amour, si vrai… et si « frais ».

« Dans la vérité » signifie ici « en accord avec les vérités fondamentales de la foi », plutôt que « vraiment », ou « réellement »… même si c’est vrai aussi !

 

 - v. 2 : I wish you…

 

Jean souhaite (litt. : « prie pour ») alors à Gaïus la prospérité : mais il ne s’agit pas d’une prospérité seulement matérielle ou financière, mais « à tous égards ». Il souhaite cette prospérité comme cet arbre planté près des ruisseaux d’eaux dont le psalmiste peut dire : « Tout ce qu’il fait prospère » (Ps. 1. 3) ou comme Joseph que l’Eternel faisait prospérer dans tout ce qu’il faisait, même dans la plus noire prison…

Gaïus était apparemment en mauvaise santé physique, puisque Jean lui souhaite une « bonne santé » : 3 points :

-    Notons la sollicitude de l’apôtre pour cet aspect « terre à terre », comme Paul le fit envers Timothée (1 Tim. 5. 23).

-    Notons qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre la maladie physique et l’état spirituel : Gaïus, un croyant spirituel, avait une santé déficiente.

-     Aspect pratique : est-ce que je prends soin de mon âme autant que de mon corps ?

 

- v. 3-4 : Un témoignage hors du commun

 

Jean a reçu divers témoignage concordant de Gaïus : il marchait si bien « dans la vérité » qu’elle était devenue la sienne : « ta vérité » :

ðS’approprier la vérité est bien supérieur à une simple leçon apprise.

ð Ceux qui nous entourent verront toujours mieux un sermon qu’ils ne l’entendront !

ð C’était là la raison de la plus grande joie que Jean ait connue, fruit de son travail parmi les frères.

 

 

2 – Cœur ouvert ou fermé ? (v. 5-10)

 

- v. 5-8 : Aurais-je un cœur « en or » comme Gaïus… ?

 

On peut être fidèle… et manquer d’amour ! Ou aimer… et ne pas être fidèle ! Gaïus était les deux à la fois : « Bien-aimé, tu agis fidèlement ». Il ne regardait pas à la nationalité, à la race des frères à recevoir, mais c’est le Seigneur qui les lui recommandait (2 Cor. 10. 18). Son cœur était ouvert, et sa maison aussi, pour ceux qui lui étaient connus ou inconnus.

ð      Ne faisons pas de différence : le racisme serait-il possible parmi les chrétiens ?

ð      Recherchons cette communion de service avec nos frères évangélistes, par exemple en les recevant ou en les véhiculant (= «  faire la conduite ».)

ð      Entretenir le peuple de Dieu, c’est entretenir le Seigneur lui-même : Mat. 25. 40.

ð      Recevoir un serviteur de Dieu, c’est recevoir le Maître lui-même : Jean 13. 20.

ð      Nous « devons » les soutenir (v. 8), ce n’est pas une suggestion, mais un ordre ! D’ailleurs, peut-être est-ce ce Gaïus qui reçut Paul, selon Rom. 16. 23 ?

- La raison est donnée : ce qui accrédite ces missionnaires itinérants, c’est qu’ils « sont sortis pour le Nom », le beau nom de Jésus.

- Leur manière d’agir est pure, car ils ne veulent rien recevoir « de ceux des nations », afin que l’évangile soit exempt de frais, comme Paul (1 Cor. 9. 18).

- Le but de notre soutien, c’est de « coopérer avec la vérité ».

 

- v. 9-10 : … ou un cœur « en pierre » comme Diotrèphe ?

 

Le portrait de Diotrèphe fait maintenant contraste avec celui de Gaïus : ce dernier sert les chrétiens, et, dans ce sens, il est à la dernière place (Jean 13).

- Diotrèphe, lui «  aime être le premier parmi eux » ou il « aime jouer les premiers violons » selon une autre traduction (Pffäffling).

- C’est un petit « pape », symbole du cléricalisme naissant dans l’Eglise d’alors.

- Son amour n’est pas selon Dieu, car il est uniquement centré sur lui-même : l’amour de Dieu est pour les autres, toujours !

- Il ne reçoit pas l’apôtre et ses proches, et débite de « méchantes paroles » (litt. : « dire des sornettes », c’est-à-dire des accusations sans fondement) contre eux,  signe d’un cœur fermé. Son sentiment de sa propre importance le conduit à jalouser les autres, d’où ses paroles méchantes.

- En ambitionnant la première place, Diotrèphe oublie que c’est la place du Seigneur : cf. Col. 1. 18. Tel Coré en Nb 16. 1 qui « s’éleva dans son esprit » ; au contraire d’un Gédéon en Juges 8. 23, qui ne désira pas dominer sur ses frères, car, leur dit-il, « l’Eternel dominera sur vous ».

- Sa puissance s’appuie sur la peur, l’intimidation : « non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères ; ceux qui veulent les recevoir, il les en empêche et les chasse de l’assemblée » (comp. Mat. 24. 49).

=> Attention de ne pas laisser agir le « Diotrèphe » qui sommeille en chacun de nous !!!

 

Malgré cette attitude bien répréhensible, Jean n’intervient pas en sa qualité d’apôtre, à la place de l’assemblée. Il ne dicte pas non plus ce qu’il faut faire contre lui :

-          Non, il a « écrit un mot à l’assemblée ».

-          Si un jour il vient, il se « souviendra des œuvres qu’il fait ». C’est tout. Pas de parole de condamnation : il pense certainement que le Seigneur est assez puissant pour agir !

 

- v. 11-12 : Démétrius, un homme de Dieu

 

Une exhortation pratique est alors donnée à Gaïus : « N’imite pas le mal, mais le bien ».

-          Notons le tact : il ne cite pas explicitement Diotrèphe.

-          La meilleure façon d’imiter le bien, c’est d’être occupé de ce qu’on veut copier… (cf. la liste de Phil. 4. 8). Lire aussi 1 Thes. 5. 15.

 

Un troisième personnage apparaît alors dans cette courte épître : Démétrius. Si c’est le même qu’Actes 19. 24, quels changements ! Il a un excellent témoignage, cherchons à en avoir un bon comme lui, non par peur du qu’en-dira-t-on, ni pour nous glorifier nous-mêmes, mais Dieu. Son témoignage est triple :

-          « de tous »

-          « de la vérité elle-même » : ce n’est pas lui qui témoigne à la vérité, mais c‘est la vérité qui témoigne pour lui ! C’était un excellent exemple pour les autres, car il mettait la vérité de la Parole de Dieu en pratique dans sa vie.

-          de Jean : «  nous aussi, nous lui rendons témoignage ».

Recherchons aussi ce beau et « bon témoignage » (1 Tim. 3. 7) de la part de tous ceux qui nous entourent.

 

 

- v. 13-15 : Une envie de rencontre et salutations finales

 

Comme pour la 2ème épître, Jean se limite. Quand il y a des choses délicates à dire, il vaut mieux se voir… d’autant que la joie d’une rencontre est irremplaçable.

Dieu est un Dieu de relations : cherchons ces bonnes relations parmi nous.

 

La paix est ensuite souhaitée par Jean à Gaïus : que pouvons-nous souhaiter de plus fort à nos interlocuteurs ?

La mention des « amis » est la seule dans les épîtres. Nous sommes devenus des amis du Seigneur (Jean 15. 15), et, je l’espère, de chacun de nos frères et sœurs !

La salutation de Jean n’est pas anonyme, elle est personnelle, adressée à chacun « par son nom ».

 

 

Chant : Oui, nous faisons partie de la famille de Dieu.

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

(Pour donner envie d’approfondir encore l’étude personnelle de cette épître)

 

 

 

- BAXTER J. Sidlow : Acts to Revelation

- DARBY John N : Etudes sur la Parole : 1, 2, 3 Jean

- FAYARD Sylvain + LAÜGT Henri + MULLER Jean : 1ère, 2° et 3° épîtres de Jean (in "Sondez les Ecritures" n° 14)

- KELLY William : Lectures introductory to the… catholic epistles

- LEE Robert : The outlined Bible

- MacDONALD (William) : The epistles of John

- SMITH Hamilton : Les épîtres de Jean. La Parole de vie

- WIERSBE (Warren W.) : The Bible exposition commentary

 

 

 

Traductions consultées :

-          Nouveau Testament interlinéaire grec/fraais

-          Edition JN Darby dite de « Pau Vevey » (1872)

-          Version Louis Segond (1910) et (revue 1975)

-          Version Louis Segond (revue 1979), avec notes de C.I. SCOFIELD (1997)

-          La Bible du semeur (1992)

-          Traduction en Fraais courant (1996)

-          Nouveau Testament révisé BPC Valence

-          La Sainte Bible avec commentaire de John MacARTHUR

 

Transcriptions consultées :

-          Lettres pour notre temps, Alfred Kuen (1970)

-          Parole vivante (NT), Alfred Kuen (1976)

 

(Liste non exhaustive)