1 Pierre 3:1-17
Pierre envoie cette lettre à une "diaspora", des chrétiens disséminés en Asie mineure (Turquie actuelle). Il s'agit probablement de :
· membres convertis de colonies juives anciennes (Jean 7:35)
· chrétiens persécutés enfuis de Jérusalem (Actes 8:4)
Ces personnes sont devant un choix difficile : persévérer malgré des souffrances ou se laisser tranquillement aller ? Elles sont déstabilisées par une persécution plus vive ; l'espérance chrétienne est peut-être un peu perdue de vue ; les convoitises risquent de se développer. Donc Pierre cherche à les encourager en réaffirmant des points capitaux :
· leur appel : élus…. en sainteté… pour l'obéissance (1:1-2); régénérés pour une espérance vivante, gardés par la puissance de Dieu (1 : 3-4)
· leur mission : sacrificateurs pour offrir des sacrifices spirituels et annoncer les vertus (qualités) de Dieu
· leur conduite : appropriée à l'espérance et à la mission, selon l'exemple du Seigneur (2:21).
· des rappels sur la personne et l'œuvre du Seigneur : préconnu, bon, ayant souffert, mort et vivifié, ressuscité..
Des assemblées existent (puisqu'il est question des anciens au ch 5:1-4), mais Pierre s'adresse principalement à des personnes : il souligne ainsi la responsabilité individuelle.
Après les instructions générales sur les relations (2:13-17) et le cas des relations serviteurs envers leurs maîtres, Pierre aborde 3 autres cas :
- v 1-6 : la femme envers son mari
- v 7 : le mari envers sa femme
- v 8-16 : les chrétiens envers un monde hostile
La soumission n'est pas réservée à la femme, elle n'est pas dégradante. Le Seigneur a été soumis à ses parents en tant qu'enfant (Luc 2:51) il sera éternellement soumis au Père (1 Cor 15:28). Les frères se soumettent les uns aux autres (Eph 5:21).
La soumission de la femme à son mari a deux motifs :
· le respect de l'ordre institué par Dieu (pareillement renvoie à 2:13)
· le témoignage envers les maris non convertis (témoignage plus interpellant que la qualité de l'habillement et de la parure)
Question 1: la femme doit-elle obéir même si le mari demande de pécher ? NON ! cela serait incompatible avec la pureté de conduite, l'espérance en Dieu, faisant le bien. Donc la fidélité à Dieu est prioritaire (comme pour les esclaves cf. 2:20)
Question 2 : est-il interdit de s'habiller avec goût ? NON ! (1Tim 2.9 : décent = correct, réglé)
Question 3 : une femme doit-elle appeler son mari seigneur ? (comme le serviteur d'Abraham envers son m aître en Genèse 24, comme Rebecca envers son père en Gen 31:35). Le Seigneur dit : femme (= "madame") à sa mère (Jean 19:26). Sara est citée pour son attitude de soumission, non pour son vocabulaire.
Question 4 : en quoi Sara est-elle un modèle (faire ce qui est bien, sans frayeur quant aux conséquences) ? Sa seule parole citée dans laquelle elle emploie le mot seigneur pour son mari n'est pas vraiment un exemple (Gen 18:12 Et Sara rit en elle–même, disant : étant vieille, aurai–je du plaisir ?… mon seigneur aussi est âgé). Dans le N.T. la grâce de Dieu relève ce qu'il y a eu de positif d ans les croyants de l'A.T.
pareillement : à quoi ? Le rôle du mari n'est pas un droit, une supériorité ; lui aussi doit tenir le rôle fixé par Dieu (2:13) et exercer une responsabilité.
demeurez avec elles : devoir d’être présent, de partager pleinement la vie de la maison.
selon la connaissance : devoir d'écoute et de compréhension (besoins, rêves, désirs…).
vase plus faible : vaisselle noble, délicate, fragile ("sexe faible" = traduction incorrecte ?)
porter honneur à la co-héritière de la grâce de la vie : par des actes volontaires, en privé et en public, le mari montre de l'estime et du respect pour l'épouse qui bénéficie tout autant que le mari de la grâce de Dieu. (cf. 1 Cor 8:11 : respecter celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort). S'il n'y a pas de respect et pas d'honneur, il n'y a pas de raison et pas d'intérêt pour prier ensemble.
Pierre décrit encore des attitudes, des dispositions du coeur (et non des listes de choses à faire ou à éviter)
v 8 : attitude générale des chrétiens (soyez tous d’un même sentiment, sympathisants, fraternels, compatissants, humbles)
v 9-12 : c'est en bénissant ("parler en bien", même à ceux qui nous persécutent) qu'on hérite vraiment soi-même la bénédiction de Dieu.
v 13-17 : souffrir pour la justice, souffrir en faisant le bien.
Question : est-on protégé de tout mauvais traitement quand on est fidèle ? (Cf. Romains 8:31-39). NON ! La souffrance est possible, mais sous le contrôle de Dieu (v 17) ; c'est une bénédiction, une expérience de la paix de Dieu, l a communion de ses souffrances du Seigneur (Php 3:10), un témoignage (v 15).
sanctifiez le seigneur le Christ : montrez, reflétez sa sainteté
v18 : souffrir, comme le Seigneur a souffert