La sagesse en pratique

Jac 3, 1 à 4,10

 

Intro: une petite télécommande… comme ce serait pratique.

 

Parfois, je rêve d’avoir dans les mains une petite télécommande. Je verrais quelqu’un de découragé, paf, j’appuie sur le bon bouton… et le voilà encouragé. Je vois quelqu’un qui est en train de mal tourner… tic et le voilà sur le bon chemin. Triste->joie. Doutes->foi…

 

Je crois que le croyant dispose de deux genres de télécommandes à distance. La première est la prière, et celle-ci n’est pas très dangereuse, parce que Dieu filtre (si c’est sa volonté). Et Dieu ne répond pas toujours tout de suite, en plus qu’on ne prie pas souvent très fort. Mais nous pouvons agir à distance par la prière.

 

La deuxième, c’est la langue. La « télécommande vocale » a plusieurs surnoms (Langage, parole, parler, expression, communication verbale…) La majorité des actions du croyant passe par sa langue. On peut encourager, avertir, témoigner, louer, chanter, prêcher, s’excuser…

Sa portée ne semble pas très grande, quelques mètres (sauf amplificateur du genre mail, lettre, téléphone, MSN…), mais les effets de la parole sont extraordinaires, parfois en bien, parfois en mal. Comme si je pilotais un hélicoptère réel avec une télécommande, extraordinaire, mais très dangereux.

C’est un privilège incroyable de pouvoir parler. La richesse du langage est presque infinie. Parfois on s’en rend compte lorsqu’on se trouve avec des personnes d’une langue toute différente (réfugiés tchétchène qui ne parlent rien d’autre). On se sent limité. Essayez de faire comprendre. « Je reviendrai demain avec un ami qui parle votre langue ». Essayez de leur parler du Seigneur ! Essayer de travailler ensemble (cf Babel). Parler la même langue est une chance merveilleuse. En apprendre d’autres aussi. Il y a le volume, le timbre (qui permet de reconnaître quelqu’un), le ton, la tonicité, l’accent, le débit. C’est d’une richesse incroyable.

Lecture ch 3, 1-12 + ch 4, 11-12

 

Pas trop d’enseignants, ça commence mal. La théorie est utile, mais c’est aussi la base sur laquelle notre vie pratique sera jugée. En relisant ce texte, j’ai eu presque peur, en pensant à la sévérité du jugement sur moi, après ce que je vous aurai dit justement sur la langue.

 

 

La langue, et son penchant pour le mal.

 

Petite, mais puissante, elle dirige tout. Mors, gouvernail, feu, animal sauvage, poison, source, figuier/olivier, vigne/figue, eau salée. Beaucoup d’images, encore actuelles.

 

Depuis 2000 ans de l’époque de Jacques, on n’a pas trouvé grand chose d’autre pour diriger le cheval. Le mors. Et avec ça le cheval coure, saute, tourne.

Les bateaux sont toujours, pour la plupart, équipés d’un gouvernail. Aujourd’hui on pourrait ajouter les Airbus A380 pilotés par un petit joystick. Mais en me promenant par ici (pas trop de bateaux chez nous, j’ai vu que parfois il faut des remorqueurs pour éviter les dégâts). Est-ce que ce n’est pas le comble lorsqu’il faut être 2 à surveiller un frère pour éviter qu’il ne fasse des dégâts avec sa langue.

Le feu. En France 34000 hectares, pour 4374 feux par année. Seulement 3% sont de cause naturelle, le reste de malveillance, d’accident, de négligence, donc partis d’une cigarette, d’un barbecue.

 

La langue peut faire un mal terrible, la langue est parfois incontrôlable. C’est l’image du feu.

La démonstration du péché (Rom 3,13) donne la première place à la langue.

 

Médisance, calomnie. (1 Pi 2,1-2) C’est un mélange de vrai et de faux (cf Satan). On pense souvent à cet aspect le premier. On le cite souvent, mais on le pratique pourtant souvent aussi. Vous connaissez sûrement l’histoire des amis dont un avait répandu des fausses accusations. Après excuses, celui qui avait fait le tort avait du semer au vent un oreiller de plumes, puis les ramasser.

 

Malédiction. « Nous maudissons » C’est presque pire.

 

Maudire les hommes, ce peut-être des d’insultes, des paroles dures. Je crois que le français est très riche pour cela. Certaines sont célèbres, comme celles de Materazzi. Jésus ne les trouve pas drôles. (Matt 5,22)

 

Une autre manière de maudire est de prophétiser du genre « Tu n’arriveras jamais ». Là les conséquences peuvent être irréversibles. Ca touche le sentiment de valeur (ou de capacité). Je pourrais citer des centaines d’exemples pour lesquelles ce genre de phrase ont handicapé toute une vie, particulièrement de jeunes filles.

Ce peut-être aussi souhaiter le mal sur l’autre. Attention nos paroles sont entendues en haut lieu. Vous connaissez la terrible histoire d’Elisée qui maudit les enfants (2 Rois 2,24). Un monde spirituel écoute.

Luc 6,28  est clair. Bénissez ceux qui vous maudissent. Car cela ouvre la porte du ciel. (cf maison).

 

Dévaloriser indirectement. En me vantant de certaines choses, je peux transmettre le message que l’autre est nul. C’est souvent, et plus subtil qu’on ne croit. (Matt 18,10) (1 Pi 2,17)

Flatterie, c’est le péché inverse. Souvent ceux qui méprisent certains flattent d’autres. (Prov 29,5)

 

Séduction. Une femme peu encouragée à la maison, tombe sous le charme d’un pasteur qui lui dit : « Je veux prendre soin de toi, et te protéger de cette souffrance ». Derrière les apparences, séduction.

Séduction spirituelle. Imaginons la portée d’une petite phrase dans la bouche d’un responsable de groupes de jeunes : « ce n’est pas grave si vous avez des relations sexuelles avant mariage si vous vous aimez vraiment » ! Séduction qui rappelle la première… Quoi, Dieu a dit ça. Mais voyons. C’est par la langue que le diable a vaincu !

 

Mais la liste est encore longue. Il y a les paroles folles, obscènes,


Qui la pilote ? (Luc 6,45) Images source, arbre

 

Certaines images suggèrent qu’il y a quelque chose derrière.

Les chevaux sont conduits, les gouvernails ne sont pas autonomes, mais pilotés (« celui qui les gouverne »). Le feu est souvent intentionnel (90% des feux). La fontaine provient d’une source, le fruit de l’arbre montre quel est l’arbre (Matt 12,33)

 

Au fond, on peut deviner ce qui est au fond en écoutant quelqu’un parler. Toute la psychologie est basée sur l’écoute, et il existe même une science qui s’appelle « programmation Neuro-linguistique », qui part du principe que nous nous sommes « programmés » en fonction de notre vécu, de nos choix, et que cette programmation peut être « lue » en nous écoutant parler, réagir. Et aussi que cette programmation peut être changée (reprogrammation).

 

Le message biblique est clair. Si on ne sait pas contrôler sa langue, on est un nain dans la foi. La vraie foi produit des changements aussi dans le contrôle de la langue.

 

Orgueil, esprit de supériorité (Humilité générale)

L’insécurité, le peu de sentiment de valeur (zones de fragilité)

La susceptibilité, la colère (zones de blessures)

L’intransigeance (zones de valeurs)

Habitude (dans une famille)

 

La langue peut faire du bien aux hommes de la part de Dieu. Ca se travaille.

« Il ne devrait pas en être ainsi ? » « Alors comment ça doit être ? »

 

Bénir Dieu, bénir les hommes. (1Pi 2,5) (1 Pi 3,9) (cf maison)

Louer Dieu, porter honneur aux hommes (surtout aux femmes) (1 Pi 3,17) (si peu de valeur)

Témoigner aux hommes de Dieu. (1 Pi 2, 9)(1 Pi 3,15) (même niveau que l’adoration !)

Parler des hommes à Dieu. (1 Tim 2,1)

Encourager les hommes par Dieu. (Es 50,4) (Prov 25,11)

 

2 sagesses diaboliquement opposées (Lecture 3, 13-18)

 

Ces versets sont toujours liés pour moi à un de mes plus vieux souvenirs de l’océan. Après une après-midi sur la plage où je m’étais pas mal disputé avec ma sœur (pourtant j’ai une sœur en or !), mon père m’avait pris à part pour me dire : « Tu sais ce qui me fait le plus mal au cœur ? C’est que cette après-midi quand tu te disputais avec ta sœur, tu étais inspiré par le diable ». Comment ça ? Il faut quand même pas exagérer. On se disputait, c’est tout !

Et là, tranquillement, il m’a lu les versets 13 à 18 de Jacques 3.

 

La sagesse se mesure à la qualité des relations. Je connais des gens qui n’ont jamais de conflit, et d’autres qui sont presque toujours en conflit. Il n’y a de quoi se vanter. N’inventez pas des raisons qui font que vous êtes en conflit. Ce n’est pas la sagesse qui descend d’en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique. Terrestre parce que dans le ciel plus de querelle, animale telle le tyranosaurus rex qui défend son territoire, diabolique parce que le diable est l’expert en querelle, particulièrement parmi les croyants.

 

Mais aussi sans hypocrisie. Pas forcément faire croire que tout va bien…

 

Suite : d’où viennent les guerres ? (Lecture 4, 1-10)

Jacques nous décrit une drôle d’église. Pleine de guerres ! De batailles ! J’imagine les frères se disputer parce que chacun veut parler le dimanche suivant (il n’avaient pas encore reçu les indications des corinthiens…). Les sœurs critiquer les messages, les jeunes critiquer la manière dont on faisait s’asseoir les pauvres à l’arrière, les pauvres se disputer avec les riches, les riches parler dans le dos des pauvres…

D’où viennent les guerres ? C’est l’opposition éternelle de la droite et de la gauche ? (j’ai lu quelque chose d’intéressant sur un site). Peut-être bien qu’il y a parfois des conflits de valeur. Mais au fond ? Ne serait-ce pas majoritairement un conflit de pouvoir, un conflit de position dominante, la course à être reconnu important ? Quand quelqu’un n’est pas content parce qu’on a supprimé une réunion traditionnelle pour accueillir un orateur annoncé, est-ce vraiment son discernement spirituel qui déclenche, ou est-ce parce qu’on n’a pas retenu ses idées ? Et dans l’autre sens, quand un jeune se fâche parce qu’il ne peut pas jouer du piano dans telle réunion, est-ce qu’il est vraiment triste pour les autres, ou fâché de ne pas pouvoir montrer ses talents devant tout le monde ?

D’après ce passage, l’origine des conflits est à chercher dans nos voluptés. Notre recherche du plaisir, notre recherche d’avoir plus, d’être plus…l’orgueil

Cette recherche est OPPOSEE à Dieu, autant que l’esprit de querelle. L’orgueil éloigne de Dieu. C’est au diable qu’il faut montrer qu’on est ferme, qu’on résiste. Ce n’est ni à Dieu ni à nos frères qu’il faut résister.

Humiliez-vous ! Et Dieu vous élèvera.

« Si quelqu’un n’avait pas d’orgueil, il serait difficile d’entrer en conflit avec lui !»

 

Conclusion :

La langue nous donne l’occasion de deviner ce qui est au fond de notre cœur et de celui des autres.

Affinons notre ouïe, tenons notre langue bien sous contrôle (« veille sur l’entrée de mes lèvres ») (Ps 141,3) (Prov 13,3)

Humilions-nous régulièrement de notre orgueil.