Epître de Jacques 1

Le CHRISTIANISME, en PRATIQUE.

WEEB 10, octobre 2006, Surgères

Etienne LAÜGT

 

Introduction à l’épître (v. 1)

 

- Par qui ? Jacques, l’auteur de cette épître, est certainement :

ð      Le « frère du Seigneur » (Mat. 13. 55 ; Gal. 1. 19). Il doute d’abord de sa mission, comme les autres membres de sa famille (Jean 7. 3-10), puis devient croyant (Act. 1. 14 ; 1 Cor. 15. 7).

ð      Malgré cet « avantage selon la chair », il se nomme lui-même « Esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ ». Il pourra alors inviter les autres à l’humilité : 4. 6, 10.

ð      Il devient ancien dans l’assemblée à Jérusalem et y fut même considéré comme une « colonne » : Gal. 2. 9, 12. Son avis, lors du concile de Jérusalem, est approuvé de tous (Act. 12. 17 ; 15. 13-21).

ð      La tradition nous dit que c'était un homme de prière, au point que ses genoux ressemblaient à des genoux de chameau !

 

- Quand ? Sans doute le 1er des écrits du NT, avant la mort d’Etienne. C’est donc une épître de transition entre l’AT et le NT. L’observation des ordonnances de la Loi était alors encore « tolérée » par Dieu.

 

- Pour qui ?  « Aux douze tribus qui sont dans la Dispersion » et … à nous qui sommes également « dispersés » parmi la chrétienté. Sachons toujours reconnaître l’unité du peuple de Dieu.

 

- Pour quoi ? Pas un exposé de doctrine chrétienne (sauf, un peu, le retour du Seigneur, au ch. 5), mais des exhortations très pratiques, qui prouvent la réalité de la foi chrétienne. Epître surnommée « la ceinture de nos reins » ou « les Proverbes du NT ». Jacques est surnommé  « l’apôtre de l’action ». Il se complète avec Paul :

« La très négligée épître de Jacques projette bien des ombres sinistres sur l’écran de la conscience », a dit quelqu’un.

 

- Comment ? Sa manière est très directe (34 impératifs dans ces 108 versets !) et son style très imagé. Il n’y a pas de fioriture.

 

- Salutation : « Salut ! ». Son introduction est brève : sachons aller immédiatement à l’ essentiel lorsque nous parlons à nos frères !

 

 

 

Quatre grandes sections peuvent diviser ce chapitre :

1°) v. 2-12 : L’épreuve et ses fruits

2°) v. 13-18 : D’où viennent nos tentations ?

3°) v. 19-24 : Ecouter et appliquer la Bible… plutôt que de parler !

4°) v. 25-27 : La loi parfaite du chrétien.

 

 

 

1 – L’épreuve et ses fruits (v. 2-12)

 

- v. 2 : Un sujet de joie ?!

 

" Dimanche, alors que nous déjeunions en famille, le lustre est tombé sur la table, ce qui a renversé la soupière dont le contenu s'est déversé sur la robe de ma belle-soeur qui s'est levée d'un bond en heurtant la chaise de sa soeur qui s'est agrippée à la nappe, ce qui a provoqué la chute d'un verre sur les genoux de son mari qui s'est coupé en le rattrapant. Vous voudriez bien me dire, si parmi ces accidents, mon assurance rembourse quelque chose ? " (in « Grand bêtisier des déclarations d'accident »)

Les épreuves ne sont pas toujours dans ce style de problème humoristique. Certains d'entre nous ont connu ou connaissent des épreuves longues, douloureuses, difficiles à surmonter. Jacques nomme dans son épître les problèmes financiers (1. 9), les plaintes devant les tribunaux (2. 6), la maladie (5. 14)…  Les épreuves sont inévitables : « quand vous serez en butte ». (pas « si »).

Habituellement, lorsqu'une épreuve surgit… :

- On panique — la peur ;

- On se rebelle — la colère ;

- On s'attriste — la déprime ;

- On cherche un responsable — l'amertume ;

- On envie les autres — la jalousie ;

- On dit aux autres combien ça va mal — la plainte et l'apitoiement sur soi ;

- On accuse Dieu — on écoute le diable ;

- etc, etc…

 

Alors l’apôtre « attaque » fort et propose une alternative : être joyeux ! Ce verset peut sembler difficile à admettre ! Et pourtant, le chrétien peut trouver une parfaite joie dans l’épreuve, non dans l’épreuve elle-même (il est ni masochiste, ni stoïque !), mais dans :

·         la présence goûtée du Consolateur pendant l’épreuve ;

·         le bien produit à la fin (comme la patience) ;

·         la délivrance éventuelle, en réponse à sa foi.

ð      Ce verset illustre le Psaume 84. 5-6 : « Bienheureux…  [ceux] dans le coeur desquels sont les chemins frayés ! Passant par la vallée de Baca, ils en font une fontaine ; la pluie aussi la couvre de bénédictions. »   

ð      Il peut sembler dur de parler de joie à quelqu’un d’éprouvé, mais c’est le contraire d’être « un consolateur fâcheux » ! Il ne s'agit pas pour autant de balancer ces versets à la tête des gens ! C'est une chose de l'écrire en tant que Jacques, apôtre du Seigneur, cela en est une autre de le dire en tant que conseiller ! Parlons à quelqu'un qui souffre avec tact et sensibilité…

 

 

Le Pasteur Varak écrit que « Dieu nous demande de changer d'optique… de voir cela comme une joie. Pourquoi  ?

- Les circonstances ne nous appartiennent de toute façon pas.

- Être envahi par l'amertume ou l'angoisse lorsque un événement contraire se produit, c'est souffrir deux fois plus — rien d'attrayant !

- Dieu est un Père qui connaît les limites que nous pouvons subir (1 Cor. 10. 13).

- Nous ne voyons pas toujours la finalité de ces événements. Un ami raconte que le jour où il réussit enfin à s'échapper d'un camp de prisonniers au Cambodge, il fut stoppé dans sa marche par une pluie d'une violence extrême, comme il en tombe là-bas, plusieurs jours de suite. Abrité sous un pont, il ne pouvait plus progresser et connut l'abattement et le découragement, suppliant Dieu d'intervenir. Longtemps après, il apprit que les soldats lancés à ses trousses, et prêts à le retrouver, avaient été stoppés par la pluie diluvienne et contraints à faire demi-tour ».

 

 

- v. 3-4 : Le « banc d’essai » de Dieu

 

Les « diverses épreuves » (ou « tentations ») peuvent être vues comme un « banc d’essai » par lequel Dieu nous fait passer. Soyons certains qu’elles sont adaptées à notre capacité d’endurance, différente suivant chacun. Ici, l’épreuve est donc vue comme :

ð      Pour Job, la patience a eu son œuvre parfaite à la « fin » (Jac. 5. 11).

ð      Moïse a passé 40 années dans le désert, après avoir tué un homme, pour comprendre la patience.

ð      Pour Jésus, il peut dire prophétiquement, à la Croix (Ps. 40 . 1) : « J'ai attendu patiemment l'Éternel ; et il s'est penché vers moi, et a entendu mon cri ».

ð      Soumettre sa volonté à celle de Dieu.

ð      Ressembler à Jésus. Vous connaissez l'histoire de cette missionnaire en Inde qui rend visite à un joaillier pour savoir comment on réalise de l'or. L'artisan lui montre comment le minerai est chauffé dans un creuset, les scories brûlent… : " Mais quand sait-on qu'il faut arrêter la chauffe, lui demande-t-elle. " Lorsque je me penche au-dessus et qu'il y a le reflet complet de mon visage", répond le fondeur… De la même façon, Christ permet que l'on soit chauffé, jusqu'à ce qu'il voit son propre visage en regardant son enfant. Il cherche à voir sa douceur, sa patience, etc.

 

- v. 5-8 : La sagesse… demandée… et donnée !

 

- « Si l'un de vous manque de sagesse » : qui n’en manque pas ? Ce verset est donc pour tous et « comme charité bien ordonnée commence par soi-même » : pour moi d’abord… !

J’ai besoin de sagesse pour ma vie, celle décrite au ch. 3. 17. La sagesse, ce n’est pas avoir forcément beaucoup de connaissances (comme chez les Grecs) : ce n'est pas avoir une « grosse tête », mais une « grosse vie » !

Une croyante avait eu une attaque cérébrale, son mari était devenu aveugle. Il était rentré à l'hôpital et tous s'attendaient à ce qu'il meure rapidement. Un dimanche matin, le pasteur vint auprès d'elle pour l'assurer de ses prières. Elle le remercia et demanda : " Qu'est-ce que vous priez quand vous priez pour moi ? " . Il lui répondit : " que Dieu t'aide et te fortifie ". " C'est bien ", lui répondit-elle. " Mais pouvez-vous ajouter une autre chose ? Que j'ai la sagesse pour que tout ceci ne soit pas du gâchis dans ma vie. " Voilà une femme qui connaissait le sens de ce v. 5 !

 

- « Qu'il demande à Dieu qui donne à tous libéralement sans faire de reproches, et elle lui sera donnée » : « Demandez, et il vous sera donné » nous dit aussi Mat. 7. 7. C’est l’expérience de Salomon. Dieu exaucera cette demande, sans m’en faire le reproche, bien au contraire ! C’est selon sa volonté, donc... exaucement assuré ! (1 Jean 5. 14-15).

-  « Mais qu'il demande avec foi, sans douter en rien ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève ; qu'un tel homme ne pense pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur : il est double dans ses pensées, inconstant dans toutes ses actions. Une condition est donnée : ne pas douter de Dieu. 2 exemples :

ð      Jacob prie Dieu avant de rencontrer Esaü son frère (Gen. 32), mais rajoute un cadeau (v. 13) pour « aider » Dieu à rendre son frère favorable : « Aide-toi et le ciel t’aidera » est un proverbe humain !

ð      Le père de l’enfant de Marc 9. 23 dit : « Si tu peux » à Jésus. Attention, dans nos prières, à nos « si tu peux » voire, nos « si tu veux » qui peuvent masquer notre incrédulité tout en donnant l’impression que nous restons dépendants de Lui…

Regardons à Celui qui marche au dessus des flots et nous ne manquerons de rien, comme le chrétien patient et rempli de foi (v. 4).

 

- v. 9-12 : Les prétentions sociales face à l’épreuve.

 

« Le frère de basse condition »  et « le riche » ont tous deux la même destinée : la gloire du ciel. Alors, l’apôtre propose au premier de « se glorifier dans son élévation » et au second « dans son abaissement ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ð      Le christianisme n’a pas aboli ces différences sociales, mais la grâce de Dieu en action permet de les vivre harmonieusement.

ð      Le chrétien riche pourrait tirer parti de la situation de dépouillement des autres, aussi Jacques lui rappelle ici qu’ils sont frères et qu’il « passera comme la fleur de l'herbe ».

ð      Au contraire, le riche doit accueillir les épreuves qui l’humilie, parce que précisément cela lui fait ressentir la nature éphémère de ses richesses (d’ailleurs, en l’an 46, quand Jacques écrit ces lignes, il y avait une crise économique grave en Israël).

Pour Paul, ces avantages terrestres était une perte et même… des ordures ! Combien on est loin de la « course à l’argent » ambiante !

Le riche est alors comparé (v. 11) à de l’herbe qui sèchera au soleil. Voir Es. 40. 6-7.

Ce passage donne l'impression que les pauvres sont plus spirituels et les riches moins ! Mais ce n'est pas vrai : nous trouvons dans l'Ecriture des hommes d'une grande richesse et que Dieu ne condamne pas pour cela : Job, Abraham, Salomon ; Jeanne, femme de Chuzas, intendant d'Hérode, qui assistait Jésus de ses biens (Luc 8.3) ; Eraste le trésorier de la ville de Corinthe (Rom. 16.23).

« L'homme qui endure l'épreuve » est dit « bienheureux » (comp. Job 5. 17-18) car s’il a été « manifesté fidèle » (ou « approuvé » en grec : cf. Rom. 14. 18), « il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment ».

ð      Si nous laissons patiemment le divin vendangeur tailler les sarments et si, par sa grâce, cela ne nous accable pas mais nous pousse à faire un pas de plus dans l'obéissance, alors, nous retrouverons tout ceci ultérieurement.

ð      Cette couronne (Apoc. 2. 10), nous la jetterons au pieds du Seigneur (Apoc. 4. 10). Toute gloire lui reviendra.

 

 

2 – D’où viennent nos tentations ? (v. 13-18)

 

- v. 13-15 : Origine de nos tentations : la chair.

 

Après les tentations extérieures du v. 3, l’apôtre parle maintenant de celles qui sont intérieures. Nous sommes alors avertis que « Dieu  ne tente personne » (car il est saint) : ne l’accusons pas, comme Job !

On dit que Genghis Khan était amateur de chasse. Accompagné de son faucon, il partait à cheval pour s'adonner à son loisir favori. Le monarque tirait de petites proies que lui rapportait son faucon. Un jour où il avait pris son oiseau favori, voici que Genghis Khan eut soif lors d'une sortie de chasse. Il trouva un cours d'eau et s'agenouilla pour remplir sa coupe. Le faucon descendit en piqué et lui fit renverser son gobelet. Surpris, il reprit sa coupe pour la remplir de nouveau, mais le faucon fit de même.

Genghis Khan se mit en colère et menaça l'oiseau. Mais il recommença son manège pour la 3ème fois. Profondément irrité, le roi dégaina une flèche et le tua. Satisfait d'avoir assouvi sa colère, il reprit sa coupe, mais se mit à réfléchir... Pourquoi un tel comportement de la part de son meilleur rapace  ? Il se souvint qu'il avait fait plusieurs cercles en amont de la source, comme pour identifier une proie. Intrigué, le roi monta sur les rochers et découvrit un serpent venimeux, mort, qui traînait dans l'eau. Il déplora sa bêtise, car cet oiseau venait de lui sauver la vie.

Il n'est pas facile de comprendre le " pourquoi " des choses de la vie. Pourquoi des faucons font tomber notre coupe, pourquoi des tuiles tombent sur nos têtes, pourquoi nous sommes si faibles devant un monde si dur ? Au point que parfois, notre confiance en Dieu est ébranlée. Ce matin, Jacques prolonge ses remarques sur les épreuves et la tentation. Il nous rappelle qu'elles ne doivent pas altérer notre confiance en un Dieu aimant et bon.

 

La source de ces tentations est dans notre mauvais coeur. Ne nous disculpons pas ! Il n’y a pas que les enfants qui disent : « ce n’est pas de ma faute ! » :-) (ex. : notre ancêtre à tous, Adam).

Réalisons-nous qu'il n'y a jamais d'excuse pour le péché de notre vie  ?

" Je suis en colère parce que mes enfants m'ont énervé  "

Pas du tout ! Je suis en colère parce qu'il y a de la colère dans mon coeur, mes enfants n'ont fait que révéler ce qu'il y a à l'intérieur !

" Je suis triste parce que je n'ai pas la promotion que j'attendais "

Pas du tout ! Je suis triste parce que c'est l'attitude que j'ai choisie.

" Je suis acariâtre parce que j'ai eu une enfance difficile "

Pas du tout ! Je suis acariâtre parce que je suis centré sur moi et que je n'ai pas traité d'une manière biblique les blessures du passé.

" Je suis immoral parce que mon conjoint ne me satisfait pas, ou parce que je suis célibataire "

 

Pas du tout, mais parce qu'il y a de la convoitise que je ne gère pas.

Luther a dit : « Je ne peux empêcher que les oiseaux volent autour de moi, mais je peux empêcher qu'ils fassent leur nid sur ma tête ! ».

 

Comme un poisson qui est « amorcé » par l’hameçon, ainsi, je suis « tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise » : lecture, sport, spectacle, etc. S’en suit la description d’une spirale descendante : « la convoitise - le péché - la mort »…

Plusieurs images ou exemples peuvent illustrer cette spirale :

ð      Une rivière qui commence comme une source calme et finit en mer tempétueuse.

ð      Judas, tenté par l’argent ; il vend le Seigneur ; il se pend.

ð      David & Bath-Shéba : 2 Sam. 11. 5. Un enfant naît de cette convoitise ; il mourra.

ð      Un exemple moderne : le SIDA.

La mort comme conséquence du péché est un principe général ; pour le croyant, cette mort a été accomplie par Jésus. Mais cela rend sérieux le fait de se laisser aller à la tentation, en tant que racheté ! En tout cas, le péché conduit à une mort « spirituelle », c’est-à-dire un éloignement de nos relations avec Dieu.

 

- v. 16-18 : Origine de tout ce qui est bon : Dieu.

 

Par contraste avec ce que nous sommes, l’apôtre parle de ce que Dieu est et donne. « Ne vous égarez pas » signale qu’il a quelque chose d’important à nous dire : « Tout ce qui nous est donné de bon » tant dans la chose elle-même que dans la manière de la donner vient de notre Père du ciel.

 

De Jésus, on a pu dire : « Il fait toutes choses bien » (Mars 7 . 37). Apprenons à compter les bienfaits de Dieu dans nos vies, cela les transformera par la joie !

 

 

3 caractères de Dieu :

·         son amour, car il donne ce qui est bon ;

·         le « Père des lumières » ;

·         son immutabilité : « il n'y a pas de variation ni d'ombre de changement » en lui. Il est « le Même » (Deut. 32. 39), c’est un de Ses noms. Image : le soleil, qui n’a pas de phases, comme la Lune. Dieu ne change pas son programme en fonction d’élections, comme nos hommes politiques !

Ce qu’il donne :

·         « tout don parfait » : par-dessus tout, le Seigneur Jésus.

·         la sagesse « descend d'en haut » également (3. 15).

·         notre filiation :

a.       « De sa propre volonté » (Apoc. 4. 11) ;

b.      « il nous a engendrés » (Jean 1. 13) ;

c.       « par la parole de la vérité » (1 Pi. 1. 23)

d.      « pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures » (Héb. 12. 23 : « les premiers-nés écrits dans les cieux ».)

Ayons de l’estime pour nous-mêmes en regardant ce que Dieu a fait de nous ! « Celui qui acquiert du sens aime son âme » (Prov. 19. 8). Ne nous complaisons pas nous-mêmes à sans cesse nous dévaloriser, à nous morfondre dans notre faiblesse !

 

 

3 – Ecouter et appliquer la Bible… plutôt que de parler ! (v. 19-24)

 

Si Dieu a fait en nous une oeuvre excellente (v.v. précédents) , alors nous avons le devoir de vivre une vie excellente(v.v. suivants) !

 

- v. 19-20 : La colère ? Un obstacle pour ma justice pratique !

 

Une nouvelle fois, avec affection, Jacques nous nomme ses « frères bien-aimés », car il veut atteindre notre cœur. Puisque nous avons été « engendrés » par Dieu (v. 18), nous avons reçu une capacité pour aimer nos frères : lire 1 Jean 5. 1. Sachons nous parler avec affection, tendresse…

« Que chacun soit prompt à écouter, lent à parler ». Jacques l’a lui-même réalisé en Actes 15, écoutant les autres frères avant de prononcer lui-même quelques paroles. Proverbe oriental : « l’homme a été créé avec 2 oreilles, mais qu’une seule bouche : il doit plus écouter que parler ! ». Sachons nous taire pour écouter Dieu : « Parle, car ton serviteur écoute » et non l’inverse ! Parler dépend souvent du fait d’écouter (ex : les sourds-muets). 

« Lent à la colère ; car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu » : la parole dépend de l’esprit de l’homme, la colère de son coeur. Définition du dictionnaire : « Mouvement de l’âme qui s’emporte contre ce qui lui déplait ». Attention à nos colères ! Exemple : Etre atteint dans mon amour-propre et prétexter défendre les intérêts de Dieu.

La colère (ce sentiment intérieur sourd d'amertume et de violence) rend un homme insensible à ce que Dieu voudrait lui montrer ou dire.

Rare est une colère selon Dieu (selon Eph. 4. 26-28). Pour cela, il faut qu’elle :

-          dénonce un péché,

-          soit lente,

-          soit réfléchie, posée, mesurée,

-          soit courte.

 

- v. 21 : La colère ? Un obstacle pour écouter la Parole !

 

Après nous avoir mis en garde contre la colère explosive, l’Esprit nous averti de ne pas avoir de paroles malicieuses ! Nous devons « rejeter » (litt. : nous dévêtir de)  « toute saleté » et toute « méchanceté » (ou malice), car notre cœur naturel est un égout, plein de corruption et de violence…

Nous serons alors capable de recevoir « avec douceur la Parole implantée » : c’est-à-dire cette soumission, cette humilité, cette disposition à recevoir ce que Dieu nous dit. Si je ferme mon cœur à une méditation, je ne vais rien recevoir… Laissons notre cœur être « greffé » par cette Parole, sensible à ce que Dieu veut nous dire.

Cette parole « a la puissance de sauver vos âmes » : ici, c’est le salut pratique, de tous les jours. La Parole nous régénère.

 

- v. 22-24 : Ecouter, c’est bien ; pratiquer, c’est mieux !

 

Il y a un « seulement » à cette bénédiction : « mettez la Parole en pratique ». Jean 13. 17 : « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites ».

Soyons des « faiseurs » de la Parole, pas des auditeurs « libres » seulement ! (v. 25) (hist. du pasteur qui a arrêté ces méditations pendant 1 mois ; ou les pierres de l’évangéliste chinois ; ou encore du « bon samaritain moderne »).

Si nous nous contentons de l’écouter, nous prendrons la « grosse tête » : nous nous abusons ou séduisons nous-mêmes… mais Dieu ne saurait,lui, être dupe !

La lecture fréquente de la Parole a –t-elle un impact dans ma vie ?

 

La Parole est ici comparée à « un miroir » :

-          Nous passons parfois du temps à nous (ad)mirer le matin : faisons-nous ainsi avec la Parole ?

-          N’utilisons pas un miroir convexe ou concave, nous risquerions de nous surestimer ou sous-évaluer !

-          N’oublions pas rapidement l’image qui nous été renvoyée !

 

 

4 – La « loi parfaite » du chrétien : la liberté (v. 25-27)

 

- v. 25 : Un paradoxe : une loi qui rend davantage libre !

 

Le chrétien obéit à la Parole : mais cette obéissance est non légale, elle résulte de la connaissance de la volonté de quelqu’un d’aimé.

La loi de Moïse était inscrite sur une pierre (pas le cœur) : elle ne donnait ni désir, ni force pour être accomplie.

La loi de la liberté du chrétien n’est pas une chose exigée, mais une puissance donnée pour l’accomplir (cf.  Jean 8. 32, 36).

Nous voudrions nous excuser  en disant : « c’est ma vieille nature, je ne peux pas m’en empêcher » ; la loi de la liberté nous dit : « Tu n’as pas agi en homme libre, mais en esclave du péché ».

 

- v. 26-27 : Servir Dieu, oui mais comment ?

 

Quel service Dieu m’a-t-il donné ? On se pose tous cette question : une réponse est donnée ici.

-          Une condition au service : tenir ma « langue en bride » sinon mon « service religieux est vain » et je « séduis mon cœur », me croyant religieux.

-          Deux pistes :

·         « Visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » : visiter ici, c’est « prendre soin » par nos visites, paroles ou regards de ceux qui sont sans appui naturel. A l’époque, les plus démunis ; aujourd’hui, les chômeurs, SDF, etc.

·         « Se conserver pur du monde » : lire 4. 4.

ð      Ici, 2 grands traits de la nature de Dieu : amour (positif) ; sainteté (négatif).

ð      Cela correspond à : « dans le monde » / « pas du monde ».

ð      Quelle sonde ! et quel équilibre ! Ayons à cœur les « bonnes œuvres »… mais restons moralement séparés du monde…

 

 

Chant : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix,
Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

(Pour donner envie d’approfondir encore l’étude personnelle de cette épître)

 

 

 

- APICELLA Alfredo : La nostra lingua... un fuoco

- BAXTER J. Sidlow : Acts to Revelation

- COATES C. A. : Une esquisse de l'épître de Jacques

- DARBY John N : Etudes sur la Parole : Jacques

- HOLE F. B. : James

- IRONSIDE H. A. :  Expository notes on the epistles of James and Peter

- KELLY William : Lectures introductory to the… catholic epistles

- KELLY William : Exposition of the epistle of James

- KING Guy H. : A belief that behaves

- Mac ARTHUR (John) : Jacques (éditions Impact - série verte)

- MacDONALD (William) : The epistle of James

- Mac SHANE A. : An exposition of James

- PROHIN Maurice : Epître de Jacques, in "Sondez les Ecritures" n° 12

- SMITH Hamilton : Montre moi ta foi. L'épître de Jacques

- STRAUSS Lehman : James, your brother

- VARAK Florent : Jacques, un cours de vie chrétienne (www.unpoissondansle.net)

- VINE W. E. :   Outlines studies in the Epistle of James

- WAUGH G. :  What the Bible teaches : James

- WIERSBE (Warren W.) : The Bible exposition commentary

 

Traductions consultées :

-          Nouveau Testament interlinéaire grec/français

-          Edition JN Darby dite de « Pau Vevey » (1872)

-          Version Louis Segond (1910) et (revue 1975)

-          Version Louis Segond (revue 1979), avec notes de C.I. Scofield (1997)

-          La Bible du semeur (1992)

-          Traduction en Français courant (1996)

-          Nouveau Testament révisé BPC Valence

 

Transcriptions consultées :

-          Lettres pour notre temps, Alfred Kuen (1970)

-          Parole vivante (NT), Alfred Kuen (1976)

 

(Liste non exhaustive)